Un scandale qui n'en était pas un survint. Le traitement journalistique lui-même du scandale n'en était pas un, sinon il n'y en aurait pas eu.
Lassée de la place que prenaient les scandales dans le débat public et ayant foi dans son métier, une journaliste créa le dernier buzz. Elle révélait que Gérard Dèmos présenterait une série de mesures qui changeraient le visage des médias. Les jours et les semaines qui suivirent, après avoir spéculé sur les moyens qu'emploierait Gérard Dèmos, sur les changements que cela occasionnerait au sein de la profession, sur les éventuels licenciements et les pertes financières dans le milieu, tous les médias réfléchirent à leurs fondements, à leurs moyens, à leur forme et à leurs visées.
Il ne fut plus question que de cela, la pratique du journalisme. Il n'y eut plus ni fait divers, ni scandale politique ni aucune page consacrée à des célébrités sans que - explicitement ou en filigrane - ne fussent posées les questions: "Qu'est-ce que le journalisme? Que doit-être le journalisme?"
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