lundi 10 octobre 2016

252

Aucune place ne porte mon nom, aucune rue, aucun boulevard, aucun square, aucun enfant, aucune femme, aucun livre, aucun scandale, aucun casier judiciaire, aucune tombe. Et pourtant j'ai fait le tour du monde. Le tour du monde en toute discrétion, sur la pointe des pieds.

samedi 8 octobre 2016

251

Et nous donc, la Terre, à quelle constellation sommes-nous rattachés, brillons-nous assez pour contribuer au dessin d'une casserole, d'un capricorne, d'un ours; n'y aurait-il pas une petite place pour nous, rallier Pégase, déformer ou parachever Orion à qui il manque un bras, un oeil, prolonger le cou du Cygne?

vendredi 7 octobre 2016

250

Tel l'éléphant maladroit ou plutôt habile (qui jugera?) au cirque en équilibre sur un ballon, dont on ne sait pas si c'est lui qui imprime le mouvement à la balle ou si c'est cette dernière qui le contraint à avancer dans le vide pour ne pas tomber, me voilà pris au piège de cette petite planète - La Terre est ronde - lancée il y a 250 jours, chaque matin me ramenant au même endroit avec cette même volonté ou obligation de continuer à la faire tourner.

jeudi 6 octobre 2016

249

Puis, pour remédier au chaos du calendrier aléatoire, Gérard Dèmos proposa un calendrier démocratique où la majorité déciderait du jour à vivre.

mercredi 5 octobre 2016

248

Tristan Blanc

Il était pourtant là il y a peu. Tristan Blanc était juste là, je pouvais le voir, vous-mêmes en êtes témoins, il occupait tout l'espace, on ne voyait que lui, on s'apprêtait à le suivre, à l'écouter. Il a dû s'échapper, trop orgueilleux sans doute pour figurer ici, irrespectueux envers moi qui prends sur mon temps pour le mettre en lumière, sans égards pour vous qui vous êtes déplacés pour le voir. De tels manquements. Me voilà confus. Du Tristan Blanc dans toute sa nullissime splendeur. On fera sans lui.

mardi 4 octobre 2016

247

Puis je fis une nouvelle victime de crainte qu'on impute mon meurtre précédent à quelqu'un d'autre. Et une autre et encore une autre. J'avais beau m'acharner, laisser des indices, ne pas mettre de gants, disséminer mes coordonnées sur les différents lieux du crime, y déposer des bouquets de fleurs de la boutique de mon père, jamais on ne remonta jusqu'à moi, jamais! Aujourd'hui on dénombre cinquante victimes et autant de suspects. Moi qui voulais simplement réparer une erreur, prévenir une injustice, mettre fin à une tragique confusion. Ainsi peut-être naissent les tueurs en série.

lundi 3 octobre 2016

246

Comme si le calendrier avec ses images de biches, de cerfs et d'étourneaux ne suffisait pas, il faut encore que tu en rajoutes chaque jour, en dessous de la date, pour souligner un peu plus encore ce que tout le monde avait déjà remarqué et regrette: les jours passent.